Manger du brocoli pour limiter le risque de cancer ?

Actualités sur la Prostate

Rédigé par Delphine W. et publié le 28 mars 2017

De nombreux facteurs génétiques, environnementaux, individuels et d'autres, sont impliqués dans le risque de développer un cancer. L’alimentation fait également partie de ces derniers. Mais certains aliments, notamment le brocoli, seraient-ils protecteurs ?

Brocoli prostate cancer

Nos gênes, impliqués dans le développement de cancers

Des études scientifiques ont permis de mettre en évidence un lien entre notre génome (ensemble des gènes) et l’apparition de certains cancers. Ainsi, des molécules comme l’ADN (Acide Désoxyribonucléique) et plus particulièrement l’ARN (Acide Ribonucléique), peuvent être impliquées dans le développement et la progression de certaines cellules cancéreuses.

A savoir ! L’ADN est une molécule en forme de double hélice contenant l’information génétique et localisée dans le noyau de chaque cellule. Cet ADN ne peut sortir du noyau cellulaire, or le matériel de production des protéines se trouve à l’extérieur de celui-ci. C’est à ce moment que l’action de l’ARN est nécessaire. En effet, l’ARN est une réplique plus courte et simplifiée de l’ADN, obtenue par l’étape dite « de transcription » (synthèse de l’ARN à partir de l’ADN) et qui peut sortir du noyau de la cellule. Le rôle de l’ARN, une fois hors du noyau, est de produire des protéines à partir de l’information génétique qu’il contient. C’est ce que l’on appelle l’étape dite « de traduction » (décodage de l’ARN). Une fois synthétisées les protéines vont exercer l’action pour laquelle elles ont été produites.

Une étude s’est penchée sur une analyse de gènes spécifiques chez des patients atteints d’un cancer de la prostate. Les résultats ont révélé que des anomalies au sein de l’ARN pouvaient être à l’origine de modifications dans l’expression de certains gènes d’intérêt. Ils ont ainsi permis l’identification d’un gène d’intérêt (gène LINC01116), qui semble être surexprimé dans de nombreux cancers.

De plus, ces recherches ont également montré que des substances chimiques, présentes dans l’alimentation, pouvaient influencer la séquence (ou le codage) de certains gènes au niveau de l’ARN. Et ainsi prévenir et limiter le développement du cancer de la prostate.

Le brocoli pour limiter les risques !

D’autres recherches se sont intéressées, plus spécifiquement, au lien éventuel entre la consommation de brocoli et le risque de cancer. Il semblerait alors qu’une substance largement présente dans ce légume, puisse être le principal élément de prévention contre le cancer. Il s’agit du sulforaphane, un dérivé du glucosinolate (molécules retrouvées au sein des crucifères : choux, brocoli, etc.).

L’impact de cette substance sur le développement de cellules cancéreuses a suscité beaucoup d’intérêt au sein de la communauté scientifique. Ainsi, quelques études ont dévoilé que le sulforaphane pourrait cibler la séquence ou la partie d’ARN qui code pour la synthèse des cellules cancéreuses.

Pour aller plus loin, une combinaison entre le sulforaphane et la chimiothérapie a été testée dans le cadre d’études précliniques. Celles-ci ont alors mis en évidence des résultats prometteurs, mais ils demandent à être étudiés davantage.

Les crucifères, et tout particulièrement le brocoli, seraient ainsi protecteurs vis-à-vis du risque de cancer. Un argument de plus pour consommer des légumes verts !

Delphine W., Ergonome spécialisée en Santé au Travail.

Sources :
Long noncoding RNAs and sulforaphane: a target for chemoprevention and suppression of prostate cancer, Beaver.LM. and al,  The Journal of Nutritional Biochemistry, 13 Janvier 2017, DOI: 10.1016/j.jnutbio.2017.01.001
Targeting cancer stem cells with sulforaphane, a dietary component from broccoli and broccoli sprouts. Li.Y., and al, NCBI, 9 août 2013, DOI: 10.2217/fon.13.108