Une étude danoise menée sur une population âgée de plus de 50 ans et hospitalisée en raison d’une rétention aiguë d’urine a permis d’évaluer le risque de développer plusieurs types de cancers. Chez l’homme, le cancer le plus fréquent est celui de la prostate.
Movember : un mois pour sensibiliser au cancer de la prostate
Movember est une opération pour sensibiliser les populations au cancer de la prostate et inciter au dépistage. Contraction de l’anglais november (« novembre ») et mo pour « moustache », la campagne Movember rappelle aussi que le cancer de la prostate est en constante augmentation en France.
La rétention aiguë d’urine, une affection fréquente chez les seniors
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au-delà de 70 ans, c’est 1 homme sur 10 qui risque de souffrir de rétention aiguë d’urine. Ce chiffre passe à 3 sur 10 pour les hommes de plus de 80 ans. Concernant la femme, les chiffres sont encore à l’étude mais le ratio homme/femme serait de 1/13.
Cette affection, fréquente chez les séniors, peut être le témoin d’une maladie plus grave notamment d’un cancer.
Rétention aiguë d’urine : un marqueur de cancer de la prostate
Le risque d’apparition du cancer de la prostate suite à une première rétention aiguë d’urine est particulièrement élevé. L’étude a permis de montrer que sur 1000 personnes-années, 218 excès de cas de cancer de la prostate avaient été diagnostiqués dans les trois mois suivant la rétention aiguë d’urine par rapport à la population générale Le risque absolu augmente au fil des mois avec un taux de 5,1% à 3 mois, 6,7% à 1 an et 8, 5% à 5 ans.
Une augmentation des risques d’autres cancers chez les patient.e.s souffrant de rétention aiguë d’urine
De façon générale, les patient.e.s souffrant de rétention aiguë d’urine sont exposé.es au risque de développer un cancer les mois suivants.. Sur 5 ans, le risque absolu de cancer des voies urinaires est de 1,3% à 3 mois, 1, 8% à 1 an et 2, 5% à 5 ans. L’apparition d’un cancer colorectal survient, quant à elle, sur 13 excès de cas pour 1000 personnes-années chez l’homme par rapport à la population générale.
Chez la femme, au cours des trois mois suivant la rétention d’urine aiguë, l’excès de cas de cancer urogénital est de 24 pour 1000 personne-années (et parmi ces cas, il s’agit d’un cancer ovarien dans 46% des cas et d’un cancer de l’endomètre dans 29% des cas. L’enquête a également démontré que l’apparition d’un cancer colorectal dans 7 cas supplémentaires pour 1000 personnes-années par rapport à la population générale et celle d’un cancer neurologique sur 2 cas supplémentaires pour 1000 personnes-années. On constate cependant la disparation de l’excès de risque de développer un cancer génital, colorectal ou neurologique après 3 mois, tant chez l’homme que chez la femme.
La rétention aiguë d’urine concerne principalement les hommes de plus de 50 ans. Elle se manifeste à un âge où le risque de contracter un cancer de la prostate est déjà plus élevé que la moyenne. Les conclusions de l’étude incitent à surveiller l’apparition possible de cancer dans les mois qui suivent cette affection.
Yasmine B., rédactrice scientifique