Cancer de la prostate : quand le surpoids est synonyme de gravité !

Actualités sur la Prostate

Rédigé par Estelle B. et publié le 13 mai 2022

En 2018, l’âge moyen des hommes au moment du diagnostic de cancer de la prostate était de 68 ans. L’âge est un facteur déterminant pour le choix de la stratégie thérapeutique. Mais, d’autres facteurs jouent également un rôle essentiel dans le pronostic et la prise en charge de ce cancer. Récemment, une étude pointe un autre facteur en particulier, le surpoids. Explications.

cancer de la prostate et surpoids

Cancer de la prostate et surpoids

Jusque-là, l’influence du surpoids et de l’adiposité sur le pronostic du cancer de la prostate restait encore indéterminée. Dans ce contexte, des chercheurs britanniques ont entrepris une méta-analyse pour évaluer l’effet de l’excès de graisses sur la mortalité liée au cancer prostatique. Dans cette étude, ils ont intégré les données de 218 237 Britanniques, n’étant pas diagnostiqués d’un cancer de la prostate au moment de leur inclusion dans la base de données.

Sur l’ensemble de cette cohorte, 661 hommes sont décédés d’un cancer de la prostate sur une durée moyenne de suivi de 11,6 ans. L’analyse des données relatives au poids corporel, au périmètre abdominal et à l’adiposité (totale et centrale) a permis de mettre en évidence que le risque de mortalité liée au cancer prostatique augmentait proportionnellement avec plusieurs indicateurs de surpoids :

  • L’Indice de Masse Corporelle (IMC) ;
  • Le pourcentage de tissus graisseux ;
  • Le périmètre abdominal ;
  • Le rapport taille – hanches.

Plus le poids augmente, plus la mortalité liée au cancer aussi

Pour aller plus loin, les chercheurs ont ensuite comparé leurs données avec celles publiées au fil des années. Elles regroupent au total plus de 2.5 millions de cas de cancer de la prostate. Cette seconde analyse est venue confirmer les résultats de la première cohorte. Plus les indicateurs de surpoids sont élevés et plus le risque de décès lié au cancer de la prostate augmente. Le surpoids serait donc un facteur de gravité du cancer de la prostate.

Cependant, cette étude n’apporte pas d’explications sur les mécanismes impliqués dans le lien entre l’excès de poids, la surcharge adipeuse et la gravité du cancer de la prostate. Les chercheurs émettent deux hypothèses :

  • Le tissu graisseux contribue aux mécanismes physio-pathologiques de la tumeur prostatique ;
  • Les sujets atteints de surpoids étaient statistiquement plus âgés Ils pratiquaient peu d’activité physique, souffraient de comorbidités et consommaient régulièrement de l’alcool. Ces facteurs qui peuvent aussi contribuer à la gravité du cancer prostatique.

Une nouvelle raison de surveiller son poids

Concernant l’hypothèse de l’implication du tissu graisseux, les auteurs de l’étude n’ont pas pu démontrer que la graisse abdominale (souvent prépondérante chez l’homme) était associée à un risque plus important que l’excès global de tissu adipeux. Des études complémentaires pour expliquer le lien entre surpoids et gravité du cancer prostatique sont donc essentielles pour aller plus loin sur le sujet.

Dans tous les cas, il apparaît que le contrôle du poids corporel, avant et après le diagnostic du cancer de la prostate, est essentiel pour améliorer le pronostic des patients et garantir une plus grande efficacité de la prise en charge anticancéreuse. Une nouvelle bonne raison de surveiller son poids !

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Adiposity and risk of prostate cancer death: a prospective analysis in UK Biobank and meta-analysis of published studies. bmcmedicine.biomedcentral.com. Consulté le 11 mai 2022.